lundi 10 octobre 2011

Sommaire.

                                                            Vue aérienne de l’exposition coloniale organisée à Vincennes en 1931.

I. Les expositions coloniales.
II. La Venus Hottentote.
III. Les zoos humains.
IV. Les bêtes de foires.
V. Josephine Baker : femme engagée pour l'égalité des droits  entre les noirs et les blancs
VI. L'exhibition dans les oeuvres.

dimanche 9 octobre 2011

" L'attrait du lointain, de l'inconnu, de l'étrange ... l'exhibition de l'Autre repose sur cette confusion entre le lointain et l'anormal. "

samedi 8 octobre 2011

I. Les expositions coloniales : Vendre du Sauvage

Définition
Les expositions coloniales étaient des expositions temporaires, basées sur des reconstitutions à grandeur réelle de monuments et d’habitations d’origine coloniale et/ou étrangère. Ces œuvres étaient souvent accompagnées de pavillons vantant les richesses culturelles et économiques du pays en question.



Les expositions coloniales se déroulèrent du XIXème siècle  jusqu'à la première moitié du XXème siècle.
Organisées en Europe, et plus particulièrement en France, ces dernières montraient les différentes facettes des colonies à travers des reconstitutions très millimétrées des environnements des peuples colonisés. L'exposition était composée de grandes avenues où étaient réunis des grands pavillons de nature variée. En France par exemple , le parcours débutait par le pavillon dédié à la Métropole et ses industries, puis par la visite des pavillons dédiés aux colonies françaises ( L'empire colonial était étendu sur tous les contients voici quelques exemples de pays :, la Guyane, le Maroc  l’Algérie, Martinique, Réunion, Sénégal, Madagascar, Laos, Cambodge, Iles Marquises  ... ) . Les hommes exposés étaient ramenés de force en France lors des colonisations, puis on les plaçait entre un décor reconstitué et une vitre. On leur imposait de rester à moitié nus, puis ils devaient effectuer une pseudo danse rituelle devant les visiteurs.




En pleine crise économique, les expositions coloniales avaient pour but de divertir les français, et de satisfaire leur curiosité à l'égard des " races nouvelles " Ces expositions n'étaient qu’éphémères, et pourtant il fallait construire des structures assez solide pour pouvoir accueillir des milliers de visiteurs sur une durée qui ne dépassait généralement pas plus de six mois. A travers ces expositions, il s’agissait de montrer le rayonnement de la République en tant que puissance coloniale et en tant que puissance impérialiste.

Néanmoins, tout le monde n'était pas forcément d'accord avec le principe d'exhibition de "l'autre différent" dans ces expositions coloniales notamment le groupe d’intellectuels des Surréalistes formé en 1931 et composé de : Char, Aragon, Eluar, Breton. Ces hommes ne cautionnaient pas le travail forcé auquel on soumettait les hommes dans les pays colonisés, l'exhibition qu'ils subissaient dans les pays colonisateurs ... Ils signèrent un pamphlet ( C'est un texte à la fois court et virulent qui remet en cause l'ordre établi.) au titre clair et sans équivoque : " Ne visitez pas l'exposition coloniale ".

 
L'exposition coloniale

L'anneau dans le nez de la Religion catholique
Les hosties de la défense nationale
fétiches fétiches on te brûle si tu fais
la nique à des hommes couverts de sabres et de dorures
et l'outrage aux magistrats dans l'exercice de leurs fonctions
L'anneau dans le nez de la Troisième République
l'enfantement obligatoire
Il faut des soldats à la Patrie
L'Exposition coloniale

Palmes pâles matins sur les Îles Heureuses
palmes pâles paumes des femmes de couleur
palmes huiles qui calmiez les mers sur les pas d'une corvette
charmes des spoliations lointaines dans un décor édénique
De nouvelles Indes pour les insatiabilités d'Indre-et-Loire
De nouvelles Indes pour les perversités du Percepteur
et le Missionnaire cultive une Sion de cannes à sucre
tandis que le nègre Diagne élevé dans la perspective à la dignité ministérielle
administre admirablement massacrés et massacreurs
sous l'égide du coq tricolore Ô Venise
Othello la nuit n'est pas plus noire
aujourd'hui malgré les illuminations modernes

Les bourreaux chamarrés parlent du ciel inaugural

de la grandeur de la France et des troupeaux d'éléphants
des navires des pénitentiaires des pousse-pousse
du riz où chante l'eau des travailleurs au teint d'or
des avantages réservés aux engagés volontaires de l'infanterie de marine
du paysage idéal de la baie d'Along
de la loyauté de l'indigénat chandernagorique

Soleil soleil d'au-delà des mers tu angélises

la barbe excrémentielle des gouverneurs
Soleil de corail et d'ébène
Soleil des esclaves numérotés
Soleil de nudité soleil d'opium soleil de flagellation
Soleil du feu d'artifice en l'honneur de la prise de la Bastille
Au dessus de Cayenne un quatorze juillet

Il pleut il pleut à verse sur l'Exposition coloniale

Louis Aragon, Extrait de Mars à Vincennes, in Persécuté persécuteur, 1931








" Le français a la vocation coloniale" Paul Reynaud, ministre des colonies lors de l'inauguration de l'exposition coloniale de Paris en 1931.

vendredi 7 octobre 2011

II. La Vénus Hottentote

Hottentote :  Hottentot est un mot néerlandais qui signifie " bégayeur " à cause de sons inconnus des Européens. Cet adjectif est relatif à une population de pasteurs nomades de l'Afrique du Sud Ouest.


C'est à la fois une histoire fascinante et révoltante que celle de Sawtche Bratman plus connue sous de nom de la " Vénus Hottentote". Cette jeune femme était surnommée la Vénus Hottenote du nom de la tribu d'Afrique du Sud où elle était originaire.

La Vénus Hottentote est née en 1789 en Afrique du Sud. Fille d'un berger, elle perdit sa mère à l'âge de 2 ans. Par la suite sa famille a été massacrée. Dès lors, elle fut accueillie par un fermier.
Elle fut ensuite  Remarquée par un marin Anglais en 1810  pour son physique atypique. La Vénus Hottentote avait d'énormes fesses, où elle stockait une importante quantité de graisse


Ce dernier avait conseille au fermier de l'exhiber dans toute l'Europe et lui avait  prédit un grand succès. Par la suite, Elle est amenée à Londres pour être exhibée entre 1810 et 1814 comme un animal dans toute l'Angleterre et la Hollande dans les foires, les musées et les salons privés.  Elle fascinait les spectateurs et suscitait leur intérêt.
Elle fut exhibée comme une bête sauvage, un animal de cirque et non pas comme un être humain. Elle fut humiliée et déshumanisée. Le public n'hésitait pas à s'acharner sur elle à coups de parapluie.

Elle a ensuite été ramenée en France où à nouveau elle a été maltraitée et exhibée. Elle fut exposée au public dans le quartier du palais Royal. Puis elle fut examinée, mesurée et étudiée par les savants. Elle fut ensuite exhibée au Jardin des Plantes. Elle décède le 29 septembre 1815 à cause d'une forte fièvre aggravée par l'alcool. Ses maîtres en Occident n'hésitaient pas à la droguer afin de mieux abuser d'elle dans les salons privés où elle fut violée.

jeudi 6 octobre 2011

III. Les zoos humains.


Au delà du Scandale et de l'émotion qu'elle suscite, l'histoire des zoos humains permet de mieux comprendre comment s'est construit le regarde de l'Occident sur l'autre. Par le biais de ces exhibitions, l’humanité est passée d’un racisme scientifique à un racisme populaire.

  Étymologiquement le terme de « zoo »provient du grec « zôon » qui signifie être vivant. Le mot « zoo » représente donc les animaux, les plantes ainsi que les hommes. On enferme les plantes sous la forme de jardins zoologiques, les animaux sous la forme de parcs zoologiques et les êtres humains sous la forme de zoos humains. En ce qui concerne ces derniers, sur les panneaux d’informations des cages, on indique le lieu où ils vivent, le climat et leur nourriture en rappelant aux visiteurs de « Ne pas nourrir les indigènes, ils sont nourris ». Dès 1874 en Allemagne les exhibitions d’êtres humains ont lieu au zoo d’Hambourg dirigé par Hagenbeck. En France, celles-ci se déroulent au jardin d’acclimatation de Paris de 1877 jusqu’en 1931 sous le nom feutré d’« expositions ethnographiques ». 

La symbolique du zoo.

    Au départ, un zoo représente un espace où l’on rassemble des êtres vivants, et en particulier des animaux, dans un milieu artificiel ou dans un espace confiné. Les animaux sont arrachés de leur milieu naturel puis ils sont mis en captivité, enfermés dans un espace restreint, puis ceux-ci sont montrés, derrière un grillage, ce dernier les séparant du public. C’est ainsi que, à partir de 1877 environs, vivent des êtres humains. La symbolique du grillage défends la thèse d'une supériorité des êtres dit "civilisés" par rapport aux êtres dits de "sauvages". Les zoos humains deviennent alors la chose qui symbolise le plus la victoire de la culture sur le nature.

 

   Un dérivé des zoos humains; Les villages noirs. En effet, ces villages reconstituent à la perfection l'univers carcéral dans lequel furent exposés les africains plus tôt. Ces villages nègres se popularisent par des tournées permanentes entre différentes villes de France et d’Europe. Les villages, toujours entourés soit d'un mur, soit d'une palissade, symbolisent la frontière entre l'humain (l'européen) et l'animal (l'Africain).

 L'architecture de ces villages nègres n’a rien à voir avec la réalité d'un village africain authentique. Les villages sont construits à partir de l’imaginaire occidental. C'est une architecture fantasmée. Tous les villages Noirs sont organisés sur le même modèle, ce sont des reconstitutions standardisées. Ils sont souvent réalisés par les ouvriers occidentaux bien avant l'arrivée des exhibés. Ils  sont composés en général d'un porche d'entrée, plus ou moins monumental, où  l'on trouve sur les affiches le nombre d'individus exhibés ou des évènements particuliers tels qu'une "naissance" ou autre.

 Il faut aussi noter qu’un « zoo humain » existe actuellement en Thaïlande, et présente des membres de l'ethnie karen et notamment les fameuses femmes-girafes.

IV. Les bêtes de foires.

       Un freak show est l'exposition d'êtres humains comportant des aspects physiques sortant de l'ordinaire, tels une taille très faible ou très grande, une souplesse exceptionnelle, l'hermaphrodisme ou n'importe quel autre trait qui portent à choquer le spectateur.
Au vingtième siècle, l'être humain se sent prêt à expliquer tous les phénomènes humains d'une façon scientifique. Les handicapés, les anormaux et les déformés sont donc soumis à beaucoup d’expérience. Auparavant les corps étranges, formés différemment sont enviés, ainsi que craints, et vénérés du Moyen Age jusqu’au 17ème siècle. Les physiques difformes suscitent l’étonnement, le prodigieux, le merveilleux, ils sont souvent perçus comme la volonté des dieux, ou la colère divine... Par la suite ces personnes sont perçus différemment.  En  France au 18ième siècle, les personnes atteintes de maladie mentale sont considérées comme l’objet d’une régression ver l'état animal, d'une régression de l'espèce humaine, ils sont perçus comme des êtres pervers et anormaux. 

L’apparition des expositions de monstres remonte à 1871 dans les spectacles de Phineas Taylor Barnum, The Greatest Show on Earth. Ce spectacle, qui s’étalait sur environs 2 hectares et pouvant contenir 10.000 spectateurs assis, consistait à montrer des numéros que jamais personne n’avait vu. Pour toucher plus de monde, ce cirque se mit sur rail et ira même se produire à New York. L’un de ses plus grands succès fût l’éléphant Jumbo en 1882. Avant cela existaient les expositions coloniales qui consistaient à exposer les indigènes colonisés.
Les nains étaient très célèbres lors de ces spectacles, notamment avec la « Revue des nains » de Chaffer qui mettait en scène au moins dix-huit nains. La « Ville des nains » de John Lester était également une attraction très populaire à la foire. Étaient présentés également les femmes à barbe, des géants, des grosses, des squelettes, des siamois, des hommes troncs et des atrophiés. Lional, l’homme lion, était un homme recouvert d'une sorte de fourrure naturelle et avait déjà cette apparence à l’âge de 5 ans.
Les exhibitions furent interdites en 1885 en Grande-Bretagne. Certaines de ces « attractions » existent encore comme les femmes à barbe telle que Jennifer Miller.

 *Résumé du film Freaks*
*Le film Freaks, réalisé par Tod Browning en 1932, a fait jouer de nombreux personnages monstrueux de l’époque, très connus pour leurs difformités. L'histoire se déroule dans les années 1930, dans le Cirque Tetrallini en tournée à travers l'Europe. Hans, un lilliputien illusionniste, fiancé à l'écuyère Frieda, lilliputienne elle aussi, tombe amoureux de la grande et belle Cléopâtre, la trapéziste. Au départ, celle-ci, amusée, se moque gentiment de lui, acceptant ses avances et surtout ses cadeaux. Mais Cléopâtre cultive également en secret une relation avec le beau et fort Hercule. Et lorsque Cléopâtre et Hercule apprennent que Hans a hérité d'une fortune, ils décident de mettre en place un plan machiavélique consistant à tuer Hans. Ils organisent le mariage de celui-ci et de Cléopâtre. Lors du banquet de noces en compagnie de tous les « monstres » du cirque, Cléopâtre, qui était censée empoisonner Hans, se voit proposer d'entrer dans la « famille ». Mais, enivrée par l'alcool, elle s'y oppose violemment, congédiant même les invités et dévoilant ainsi son mépris pour ces « monstres ». La machination du vrai couple est découverte et la vengeance s'organise, car comme nous prévient le bonimenteur lors du prologue, « en offenser un, c'est les offenser tous ». La belle Cléopâtre se verra ainsi transformée à son tour en un de ces « monstres » qu'elle méprisait tant. Dans le montage original, une scène a été retirée. La scène en question apparaissait à la fin, quand Cléopâtre fuit les monstres et Hans sous la pluie. Dans la scène originale, Cléopâtre tombe et ses jambes sont frappées par la foudre, puis son corps est recouvert de feuillages et de branchages, d'où sa métamorphose à la fin du film. Cette scène a été supprimée car le public jugeait le comportement de Hans trop agressif*




 Jennifer Miller, New York, 2006

 La "Revue des nains".

  La "Ville des nains".


D'autres photographies sur : http://tebessa.free.fr/galerie_des_monstres/index.htm

mardi 4 octobre 2011

V. Joséphine Baker, femme engagée pour l'égalité des droits entre les noirs et les blancs


                                        ( Ceci est une reconstitution d'un spectacle de Joséphine Baker )

   

Joséphine Baker née en 1906 à Saint-Louis aux Etats-Unis  a été la première chanteuse célèbre noire de l'histoire. C'était une danseuse, chanteuse et meneuse de revue émérite.

Victime de ségrégation, elle a connu l’humiliation et l’extrême pauvreté.
Elle commença a danser dans des cabarets a Broadway à l'âge de 15 ans. Malgré son rapide succès, Joséphine Baker n'était pas conforme aux critères de beauté de l'époque. Elle n'était pas vraiment jolie et ne dansait pas si bien. Cependant la jeune femme a un fort caractère, elle sait ce qu'elle veut et elle aime la provocation. Dès lors, elle est mal vue aux Etats-Unis, où les noirs doivent " rester à leur place". A 19 ans, elle part pour Paris où elle a été engagée au sein de la troupe " La Revue Nègre " . Joséphie Baker y fait sensation avec un numéro de danse où elle n'a pour seul habit qu'une ceinture de Banane. Grâce à sa célébrité, elle va pouvoir se permettre de nombreuses choses prohibées aux noirs et pourtant si banales.Elle s'affichera dans les rues de Paris au bras d'un homme blanc, elle collectionnera les conquêtes. Tout au long de sa vie, son grand combat sera d'obtenir les mêmes libertés pour les femmes Américaines noires. En 1930, elle fait une tournée en Europe puis joue dans deux films , "Zou-Zou"et "Princesse TamTam "
Joséphine Baker est connue dans le monde entier, mis à part aux Etats-Unis. Lors de ses représentations dans ce pays, elle refuse que les gens de différentes couleurs soient séparés dans la salle. Elle refuse de se plier aux lois des blancs en Amérique. Ce qui la décidera par la suite à annuler toutes ses représentations au cours de sa tournée. Cette chanteuse a aussi mené d'autres combats durant sa vie. Elle marchera aux côtés de Martin Luther King dans sa lutte pour les droits civiques aux Etats-Unis. Ses efforts ne sont pas restés vains,
elle obtiendra une loi qui autorise les noirs et les blancs à assister ensemble à ses concerts.
  Officiellement, elle est décédée d’une hémorragie cérébrale.
Mais en réalité,  c’est en lisant les articles élogieux sur son come-back qu’elle nous a quitté : Cette femme qui s'était battue toute sa vie contre les préjugés raciaux est morte de joie en le 12 avril 1975.







" Il n'y a qu'une seule race, et c'est la race humaine ! " Joséphine Baker.



lundi 3 octobre 2011

VI. L'exhibition dans les oeuvres



Freaks :
  Freaks, un film de Tod Browning réalisé en 1932, est un film retraçant la vie de monstres de foires. Il raconte l'histoire d'un complot réalisé par un couple du cirque, Cléopâtre et Hercule, pour voler l'argent hérité par Hans, un nain trop naïf. Ce film montre parfaitement la façon de penser et de vivre des années 30. A cette époque, l'exhibition de corps difformes ou différents est tout à fait normal, et extrêmement populaire. Par ailleurs, ce film montre tous les plus grands succès de cette époque, telle que les nains, les hermaphrodite, les siamois, les hommes troncs et d'autres. 






Elephant Man :
  Elephant Man, sorti en 1980 et réalisé par David Lynch, est un film racontant la dure vie de Joseph Merrick, connu pour ces nombreuses difformités. Cette histoire vrai montre cette homme, exposé toute sa vie, telle un animal en cage, ce que sont d’ailleurs les "anormaux" à cette époque. Il décrit également une vie toute tracée pour ces personnes : une vie d'exposition et de douleur. 





Man to Man :
  Réalisé par Régis Wargnier en 2005, Man to Man est un film passionnant racontant l'histoire de deux jeunes pygmées capturaient par un anthropologue écossais. Au film du temps, il se rendra compte que ces "sauvages" ne sont pas si différents des "civilisés" et tentera de démontrer que c'est hommes ne sont pas fait pour être exposés telles des animaux dans des zoos. Ce film est une parfaite description de ce qu'il c'est plus ou moins passé lors des expositions coloniales.  






Venus noire :
  Ce film, réalisé en 2010  par Abdellatif Kechiche, narre les dernières années de la Vénus Hottentote, exhibée en Europe de 1810 à 1815. Cette femme, originaire d'une colonie du Cap, sera exposée, ainsi que maltraitée.


  
  De nos jours, l'exhibition d'homme est encore présente, mais sous formes moins choquantes. Par exemple, de nos jours, les télé-réalités peuvent êtres plus ou moins considérés comme des zoos humains, car elles réunissent des humains dans un espace confiné, destinés à divertir l'autre. Il est présent également dans la littérature, comme dans le récent best-seller Hunger Games on l'on assiste a une télé-réalité, mis en place par le gouvernement pour contrôler le peuple par la terreur, consistant a se que 24 jeunes s'entre-tue dans une arène et qu'il ne reste qu'un survivant. Dans ce livre, on peut voir l'exhibition extrême, étant donné que chaque mort est filmée en détail, pour mieux divertir le peuple.








dimanche 2 octobre 2011

Complément : Michel de Montaigne, Essais, " Des Cannibales"

"Or je trouve, pour revenir à mon propos, qu'il n'y a rien de barbare et de sauvage en cette nation, à ce qu'on m'en a rapporté, sinon que chacun appelle barbarie ce qui n'est pas de son usage ; comme de vrai, il semble que nous n'avons autre mire de la vérité et de la raison que l'exemple et idée des opinions et usages du pays où nous sommes. Là est toujours la parfaite religion, la parfaite police, parfait et accompli usage de toutes choses. Ils sont sauvages, de même que nous appelons sauvages les fruits que nature, de soi et de son progrès ordinaire, a produits : là où, à la vérité, ce sont ceux que nous avons altérés par notre artifice et détournés de l'ordre commun, que nous devrions appeler plutôt sauvages. En ceux-là sont vives et vigoureuses les vraies et plus utiles et naturelles vertus et propriétés, lesquelles nous avons abâtardies en ceux-ci, et les avons seulement accommodées au plaisir de notre goût corrompu." 


Analyse ce ce texte :

Ce texte nous offre une réflexion sur l'altérité, la découverte des nouveaux Mondes et de "l'autre différent"  Montaigne compare ici les différentes cultures, notamment la civilisation occidentale et les civilisations plus proches de la nature.Montaigne fait l'éloge des sauvages et de leur rapport à la nature. Il utilise des adjectifs mélioratifs comme " vives, vigoureuses,vraies,naturelles" , pour qualifier leur mode de vie. L'auteur substitue le terme "sauvage"  à celui de "barbare" , ce qui apporte une connotation moins négative au texte. Les sauvages sont qualifiés avec des termes valorisants, positifs, ils sont comparés aux fruits de la nature. Au contraire, pour qualifier les hommes civilisés, Montaigne utilise des adjectifs dépréciatifs car la civilisation a un effet destructeur. L'auteur montre aussi les imperfections de la civilisation avec l'ironie, en introduisant un paradoxe : ce sont les civilisés que nous devrions appeler barbares. Son texte a surtout une portée morale, il souhaite nous donner une leçon de relativisme. Avec ce texte, Montaigne dénonce l'ethnocentrisme, il nous rappelle aussi que nos critères de jugement sont étroits et bornés.

samedi 1 octobre 2011

" Voilà comment il faut se garder de s'attacher aux opinions vulgaires et comment il faut les juger par la voie de la raison, non par la voix commune" Michel de Montaigne, Les Essais, " Des Cannibales"